Twitter.
Twitter...
Ce nom lui disait quelque chose.
Laurent le répéta inlassablement et peu à peu l'image d'un porc lui vint.
De l'image du porc il passa à l'image des flux humains d'un samedi après-midi ensoleillé dans un hypermarché E. Leclerc.
Non, il s'égarait. Quoique, il ne savait pas.
Il recommença à répéter très vite et à voix haute le mot twitter.
Twitter... twitter...
L'image du porc persistait. Et l'image du porc vint le perdre dans les pages du journal Siné-Hebdo, sur des dessins, très mauvais d'ailleurs, de Lindingre, qui représente tous les personnages de ses crayonnés satiriques avec un nez de porc. De ces dessins, l'image du porc le fit atterrir dans un jardin public, où sous le regard désolé mais plein de chaleur des petits vieux et petites vieilles, une bande de jeune cons arabes et blancs à casquette et survet en braillant buvait de la kanterbraü pendant que d'un de leur téléphone portable sortait d'autre braillements d'un singe avec beaucoup de boum boum derrière.
Non ce n'était pas ça.
Laurent se connecta à internet avec le téléphone et la page vierge googléenne s'ouvrit. Il tapa "twitter", puis appuya sur "Recherche google", puis cliqua sur "Twitter: What are you doing?", le premier lien disponible.
C'était un site américain. D'accoutumé Laurent n'aimait pas les angliches, mais nécessité fait loi. La page se chargea lentement, de haut en bas. Le bleu Walt Disney de la page d'accueil de twitter.com, et le logo surtout, qu'en d'autres occasions moins burlesques il aurait pris comme une agression envers son mode de vie audiardesque, pour ne pas dire une agression à sa virilité, lui fit se souvenir.
Pierrick !
Pierrick Kistinic !
Il se souvenait vaguement de son ami Pierrick. C'est lui qui lui avait montrer, juste avant une beuverie, ce site complètement inutile.
- Ah ! Pierrick s'était crée un compte !
Durant le temps qu'il faut pour visionner deux fois de suite "Il faut sauver le soldat Ryan", Laurent tapa mot de passe sur mot passe.
Il essaya "pierrick", "baleine", "mcdonald", "bigmac", "cheesburger", "naboléon", "eminem", "filsdepub" et j'en passe, bref tous les sons que l'individu Pierrick lui insufflaient.
Finalement, le mot de passe était "grosnichons".
Une fois connecté il vit marqué sur la page d'accueil "0 following_me" "0 followers_me" "0 updates" et dans la petite boite en dessous de "What are you doing?", il écrivit.
FIN DU CHAPITRE 6
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