14 mars 2009

Ziméo Korny [Partie 1] Chapitre 5 : L'espoir absurde de l'amour juvénile

Cela faisait bien un quart d'heure, peu de temps après le début du monologue de Laurent sur ses fous rires UMPistes, qu'Eléonore, sa soeur, parlait à sa tombe.
Quand il arriva près d'elle, la jeune fille, encore plus jeune que Laurent, disons dans les 8, 9 ans, avait nettoyé ses larmes et sur son visage chagriné dorénavant le peintre de l'Espoir s'essayait à quelques esquisses.
- Bon Laurent je vais renter à la maison parce que maman va me gronder... je lui est dit que j'allais acheter du pain... je suis venu pour te prévenir qu'avant que les monsieur en noir ferment ton cercueil, j'ai glissé dans ta poche un téléphone portable tout neuf comme ça si un jour tu te réveilles tu pourra m'appeler et on se retrouvera... Je t'aime grand frère. Au revoir.
Laurent fut ému de l'amour de sa petite soeur, puis pensa que le hasard était le dieu des imbéciles, ce téléphone tombait vraiment à pic, ce qui est normal puisque Tous les tombeaux se ressemblent, l'épisode 0 de Ziméo Korny, comme vous l'aviez peut-être remarqué, est de la littérature de Série B.
Laurent se précipita de traverser le marbre et s'allongea en se superposant à son corps.
Il voulait se dépêcher puis une fois son corps réintégré hurler de toutes ses forces pour que sa petite soeur l'entende.
Hélas, l'instant même où il s'allongea en lui-même sembla lui durer un siècle.
Il était comme paralysé.
Il ouvrir les yeux et ce fut d'abord obscurité, puis silence, puis sentiment d'angoisse proche de l'hypocondrie, puis difficultés respiratoires et enfin panique.
Laurent n'avait absolument plus aucune idée de où il était.
Il essaya de gesticuler mais ses membres buttèrent contre les parois du cercueil. Il s'égosilla en de convulsif "Libérez moi !", "qu'est-ce que je fous ici ?", "qu'est-ce que j'ai fais ?", et autres "Pitié sortez moi de là pitié !".
Visiblement, ça mémoire était naze.
Une fois les cordes vocales cassées, il s'épuisa les bras à frapper frénétiquement contre sa prison d'à peine deux mètres carré.
En vain...
Dans le désert des déserts, il sanglota un nombre indéfinissable de minute.
Lorsque le froid de l'humidité de la terre lui fit mettre les mains des les poches externes de sa veste, l'une d'elles achoppa sur un petit objet rectangulaire. Il tâta toute la surface dudit objet et s'aperçut qu'il s'agissait d'un téléphone portable. Par flash l'image de sa soeur, il ne le savait pas il voyait juste une jeune fille, raclait son esprit.
Il appuya sur différentes touches du petit clavier jusqu'à ce que le téléphone s'allume. Ce fut d'abord pas de réseau, puis réseau mais quel numéro taper ?
Il ne se souvenait de rien, absolument rien, ni le numéro de chez lui, ni celui des pompiers bénévoles, ni celui de la police un peu moins bénévole, rien.
Il appuya sur n'importe quel touche.
"Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué".
Il rappuya sur n'importe quel touche.
"Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué".
Il rerapuya sur n'importe quel touche.
"Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué".
Il rererapuya sur n'importe quel touches...
5 minutes, 20, une demi heure, 1 heures, 2 heures. "Le numéro que vous demandé n'est pas attribué". Qu'avait-il d'autre à faire en attendant de mourir de faim, de soif ?
Il tapa, tapa, tapa, et un moment, cela sonnait, et cela répondit.
- Allo ?
- Madame je suis enfermé dans une boite il faut que vous m'aidiez, je ne sais pas du tout comment ni pourquoi je suis dans cette situation.
- Pardon ?
- Je suis enfermé ! Dans une boite ! Prévenez la police, non pas la police, les pompiers.
- Vous allez arrêter de vous foutre de ma gueule oui, y'en a qui bosse.
- Non attendez ne raccrochez pas, attendez !
Biiiiiiiiiiiiiip... biiiiiiiiiiiiiiiiip... biiiiiiiiiiiiiiip... biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip...
C'est ce qui s'appelle se faire raccrocher au nez, ridicule expression d'ailleurs.
Laurent laissa tomber le portable et se mit à pleurer, tomba dans un état de léthargie en décidant d'attendre la mort.
Cependant, une sonnerie le stimula. Il attrapa aussitôt le téléphone portable et regarda.
C'était un sms.
Un sms publicitaire émanant du service communication d'un site de réseau social et de microblogage appelé twitter.

FIN DU CHAPITRE 5